Le risque de diplopie post-opératoire dans la chirurgie du strabisme de l’adulte.

 

Serge VETTARD

 

LYON

 

Faut-il craindre une diplopie post-opératoire chez l’adulte présentant un strabisme avec correspondance rétinienne anormale ?

Cette question qui s’est toujours posée nous incite à continuer d’évaluer ce risque théorique en essayant de reproduire les conditions sensorielles post-opératoires dans un contexte moteur qui est pré-opératoire.

Les méthodes utilisées visent à modifier l’angle subjectif au moyen de prismes, soit au cours du bilan orthoptique pré-opératoire, soit en port prolongé en effectuant un test d’adaptatation prismatique.

L’étude du risque de diplopie permet de quantifier l’étendue du scotome de neutralisation entre l’angle subjectif pré-opératoire et l’angle subjectif post-opératoire recherché et supposé.

On observe que la diplopie post-opératoire est très rare, même dans les cas où un risque avait été retrouvé lors du bilan initiale.

Différents facteurs semblent influencer la probabilité de voir apparaître une diplopie en post-opératoire : précocité de la déviation, interventions antérieures, sur-correction de la déviation initiale, rééducation orthoptique intensive, changement d’œil fixateur ou contexte psychique défavorable.

Dans les cas les plus fréquents, la diplopie post-opératoire éventuelle ne dure que quelques heures, avec une adaptation à la nouvelle sensorialité qui est très rapide lorsque le contexte est favorable.