Crane oblique ovalaire et anomalies de l’arrière crane :le point de vue du neurochirurgien

J.Garnieri : service de neurochirurgie, CHU Caen

Les déformations positionnelles peuvent être rapprochées des déformations intentionnelles tant leur similitudes sont grandes.

Le type, la durée des contraintes exercées sur les os plats du crane sont à l’origine d’un grand nombre de déformations : symétriques, allongées, annulaires, cunéiformes et ovalaires.

On doit distinguer les déformations par contraintes d’origine extérieure, des déformations par déficience de poussée cérébrale. En effet, il ne faut pas  oublier que c’est la poussée mécanique cérébrale qui va induire la croissance de la voute du crane, et ceci jusqu’à l’âge de 2ans.

De nos jours les déformations « intentionnelles »rencontrées sont essentiellement positionnelles chez des enfants généralement indemnes de pathologie encéphalique.

Les données épidémiologiques concernant le syndrome de mort subite du nourrisson ont fait ressortir comme principaux facteurs de risques le fait de coucher le bébé sur le cote ou sur le ventre.

D’où les recommandations concernant entre autre la position dorsale pour le sommeil du nourrisson.

Bien qu’il n’existe pas encore des données chiffrées, il est indiscutable que les campagnes de prévention de la mort subite du nourrisson, le nombre de déformations crâniennes (crane oblique ovalaire ou encore appelé par certains plagiocéphalie positionnelle) a augmenté.

Habituellement sans retentissement sur le développement psychomoteur de l’enfant, certaines formes persistent malgré les mesures de contre positionnement proposées, et peuvent provoquer des déformations inesthétiques.

On peut également retrouver ce type de déformations de l’arrière crane, chez les nourrissons issus de grossesses multiples ou les enfants présentant des torticolis congénitaux.

Il est important de pouvoir distinguer ces anomalies positionnelles isolées de celles qui peuvent survenir chez lzs enfants atteints d’une pathologie encéphalique ayant souvent une dynamique cérébrale perturbée.

La déformation est souvent importante, d’évolution peu favorable et s’accompagnant souvent d’un atteinte oculomotrice.

C’est le cas des enfants présentant une hydrocéphalie, des grands prématurés ayant présenté des  épisodes  anoxiques.

Répondant habituellement bien aux mesures de  contre pression (certaines équipes ont même proposé des orthèses crâniennes de correction),les déformations positionnelles ne requièrent pas de correction chirurgicale, leur diagnostic est en fait clinique, et de simples radiographies de crane voire une tomodensitométrie cérébrale avec des fenêtres osseuses suffisent à confirmer nos impressions cliniques.